Le cohéreur d’Édouard Branly

En 1868, E. Branly passe avec succès l’agrégation de physique ce qui lui donne accès à un poste de professeur. Il s’installe à PARIS en 1869 et enseigne aux élèves de l’école Pratique des Hautes Études à faire des expériences sur l’optique et l’électricité..
Il passe sa thèse de doctorat es science physique en 1873 sur « l’étude des phénomènes électrostatiques dans les piles ».
Vers 1888, il constate, de façon fortuite, la variation de la résistance d’une plaque de verre recouverte d’un dépôt de platine et remarque que cette variation correspond à l’éclatement d’une étincelle sur une bouteille de Leyde que manipulait son assistant dans une pièce voisine.
Il avait aussi connaissance d’un autre phénomène : les paratonnerres mis en place pour protéger les lignes télégraphiques, pour une raison alors inexpliquée, devenaient brutalement conducteurs et n’assuraient plus leur fonction les jours d’orage.
E. Branly se lance alors dans une étude systématique de la conductibilité électrique des limailles métalliques et de divers contacts imparfaits, phénomènes déjà abordés par Guitard, Hughes, Calzecchi et Varley.
Il constate que la résistance électrique d’une poudre métallique enfermée dans un tube de verre est fortement abaissée sous l’influence du rayonnement électromagnétique d’une étincelle électrique.

Il constate également qu’un faible choc ramène cette résistance à sa valeur initiale.

Il imagine alors d’exploiter ce phénomène pour détecter ces rayonnements et met au point le premier radioconducteur.

Le « radioconducteur » de Branly est constitué d’un tube de verre d’environ 3 mm de diamètre dans lequel sont placés deux pistons métalliques distants d’environ 1 mm. L’espace disponible est rempli partiellement d’une limaille métallique.

Le dispositif est monté dans un circuit électrique alimenté par une pile de faible voltage. Sous l’effet d’un rayonnement électromagnétique le tube devient conducteur et laisse passer le courant dans le circuit.

Lodge eu aussi l’idée d’utiliser ce dispositif pour l’étude des ondes hertziennes. Les anglo-saxons disent que la limaille a été « cohérée ». Il faut pour la « décohérer » donner un petit choc sur le tube.

De ce fait le tube portera le nom de « COHERER » qui sera francisé en « COHÉREUR » malgré les protestations de Branly qui tenait au terme de radioconducteur.

Le cohéreur de Branly donna lieu à de multiples variantes dans le monde. On peut citer pour mémoire :

  • · En Angleterre, le système Marconi, le Lodge-Muirhead et le Orling-Armstrong.
  • · En Allemagne, le système Slaby-Arco et le Braun-Siemens-Kalske.

Tous ces différents systèmes de détection fonctionnaient à partir des découvertes de Branly, à quelques variantes près.

Ce Cohéreur a parfaitement fonctionné lors de nombreuses démonstrations à l’occasion d’expositions comme « Le Son,l’Image et la Radio » en octobre 2001 à l’espace culturel de la mairie d’Équeurdreville-Hainneville, et sur « Édouard Branly » les 1 – 2 – 3 novembre 2002 à l’office du tourisme de Goury (Hague) lors de la commémoration du centenaire des essais de Télégraphie Sans Fil à longue distance depuis le cap de la Hague… (50 – Manche).